Architecture, Orsonnens

 

En harmonisant les exigences modernes d’une école primaire avec l’expression traditionnelle des constructions environnantes, le nouveau centre scolaire d’Orsonnens se porte témoin de l’histoire culturelle et rurale d’un territoire de campagne tout en participant à la modernisation des centres de la région.

Inaugurée lors de la dernière rentrée scolaire, cette nouvelle pièce villageoise s’inspire des architectures fermières environnantes en proposant un volume unitaire à l’allure robuste et en dissimulant son squelette intérieur en bois derrière un bardage écaillé en épicéa. A l’intérieur, neuf salles de classe distribuées sur trois niveaux s’organisent autour d’un grand vide central, dominé par une colonne arborescente et filigrane. La pièce maîtresse du projet et le premier élément de composition d’un système émotionnel bien précis : celui d’un individu en pleine croissance.

Dans le monde imaginaire d’Orsonnens, les enfants n’appréhendent pas de prime abord la cohérence globale de l’objet. Ils expérimentent chaque élément de construction croisé au quotidien comme un monde à part entière faisant de cette vision partielle leur propre univers. Le bâtiment se présente de ce fait comme une machine à récits originale. Chaque élément de construction participe de la même fonction théâtrale et s’articule suivant un enchaînement spatial et constructif méticuleusement ordonné : les rectangles organisent ; les cercles rassemblent ; les triangles dominent ; au centre, un arbre ; au sommet, un soleil ; au pied des façades, des fleurs incrustées ; à l’entrée, deux colosses en béton. De suite, la fonction cognitive des multiples scénarios du projet prend le dessus sur les relations programmatiques et fonctionnelles du bâtiment. L’architecte compose au rythme des émotions : celles d’un enfant.

Cet ensemble de caractéristiques, aussi nécessaires à la construction d’une personne qu’au développement corporel d’un bâtiment, font de cette école de campagne un échantillon culturel et identitaire notoire et un fidèle représentant d’une collectivité rurale en plein développement. Un authentique bâtiment-pédagogue qui, aux yeux des générations futures, se présente comme le narrateur d’une nouvelle fable enfantine : l’histoire -d’Orsonnens et la légende de ses « grangécoles ».

Texte de Yony Santos – espazium.ch

 

 

 

TEd’A arquitectes et Rapin Saiz Architectes