Passerelle piétonne
Gorges de l’Areuse

 

Lorsqu’un lieu parle, la réaction la plus constructive est de l’écouter. Puis d’entrer en dialogue avec lui. Le franchissement de l’Areuse en un point précis des Gorges était la question posée. La réponse apportée tient en cette passerelle, sculpture organique, ondulant pour mieux entrer en écho avec le site et la rivière.

La liaison entre ces deux berges, aux caractéristiques si différentes, a dicté un premier geste, un premier mouvement pour un objet qui revendique sa dynamique. Etroite sur le flanc du sentier escarpé, la passerelle se fait progressivement plus large lorsqu’elle rejoint l’autre rive, espace plane plus généreux.

Succession de séquences spatiales comme autant d’émotions souhaitées, le cheminement le long des berges et le franchissement de l’Areuse mettent le promeneur à l’écoute de la nature et en contact avec la matière. Sur la passerelle, le sol en chaille indique une voie, et par là une continuité. Par un jeu de lamelles de bois et de profils d’acier, le claustra protège le passant sans l’oppresser, comme s’il voyage sous des branchages, tout en offrant une respiration bienvenue par sa cloison ajourée.

La force objective de l’objet tient en sa faculté à se fondre parfaitement dans le site tout en se faisant clairement remarquer. Artefact. Il n’y a pas de soumission au lieu, mais du respect. La nuance et de taille comme est ici essentiel le langage de la matière. Mise en exergue, elle trouve ainsi sa pleine puissance. Passerelle, passeuse d’émotions.

 

 

 

GD Architectes