Project description
Architecture, Genève
Le projet est implanté dans le parc Rigot à Genève, en bordure de l’Avenue de France, dans l’alignement du collège Sismondi. La localisation du projet dans le parc s’inscrit dans une mesure d’urgence et provisoire. La relocalisation du monument Mandela a été déterminée par l’auteur de la pièce dans la perspective cadrée par les deux bâtiments.
Deux bâtiments de cinq niveaux sont symétriques et constitués d’éléments modulaires préfabriqués en bois.
Les logements sont distribués par des coursives. Une cour, ouverte au public, connecte l’arrêt de tram Sismondi et le parc Rigot.
Le projet Rigot prévoit l’accueil de 370 résidents.
ENVIRONNEMENT :
Par son mode constructif, le projet entend limiter son impact sur l’environnement.
Cette construction « zéro-béton », à l’exception des plateaux préfabriqués des coursives, agit positivement sur les enjeux environnementaux aux échelles suivantes :
A L’ÉCHELLE DU SITE :
Les bâtiments sont destinés à être déplacés dans un délai de 10 ans et leur emplacement sera restitué au parc Rigot.
Par anticipation sur la remise en état du site et l’impact du recyclage des matériaux lors du déplacement, les fondations du projet réalisées en bois, serons réutilisées dans la prochaine localisation.
La mise en place d’un réseau de fondations par pieux et de semelles filantes en bois, réduit l’impact du projet sur le milieu. Cette construction totalement « à sec » évite toute contamination du réseau des eaux de surface durant le chantier et soustrait les charges de recyclage du béton lors du démantèlement du projet.
À L’ÉCHELLE DE LA RÉGION :
Le projet valorise la ressource forestière locale, les matériaux exigent peux d’énergie grise. L’optimisation du produit offerte par la préfabrication réduit le volume de matière première engagée.Par l’essence même de son programme d’accueil des réfugiés, le projet apporte une réponse aux enjeux sociaux actuels.
À L’ÉCHELLE GLOBALE :
Le projet répond par l’accueil aux migrations forcées des populations vulnérables.
À L’ÉCHELLE LOCALE :
La volonté de l’Hospice Générale et du Conseil d’Etat d’élaborer un projet exemplaire, illustre une approche qualitative d’hébergement pour favoriser l’intégration. Le caractère du bâtiment, déterminé par le bois naturel, véhicule une image positive à laquelle les résidents devraient pouvoir s’identifier.
À L’ÉCHELLE DE L’INDIVIDU :
Le projet anticipe les spécificités d’une population qui ne présente pas systématiquement le profil type de la famille composée d’un couple hétéroeparental et de deux enfants.
Les parcours de vie qui ont mené les familles à l’exil sont mouvementés et aussi divers que les cultures et les causes des départs. En plus de la diversité des profils des ménages, le taux de rotation des familles dans les logements est très important. Pour faire face à la versatilité de la demande, le projet propose des typologies de logements évolutives. Le système modulaire permet de faire varier par un jeu de portes coupe-feu et de conversion des cuisines en chambres, les appartements de 2, 3 ou 4 pièces.La procédure d’appel d’offre a mis en place une démarche qui permet d’activer les acteurs locaux de la filière bois.
La ressource de bois de construction produit par les forêts genevoises a été imposée pour la réalisation des fondations et l’enveloppe du bâtiment. La quantité de bois utilisé pour ce projet est estimée à 3’200 m3.
La fourniture du bois pour les structures des modules répond aux normes COBS (certificat d’origine bois suisse).
Le financement du projet et l’investissement considère le processus de montage et démontage du projet. Les économistes mies résultantes de la robustesse du système et de la facilitation des opérations de remplacement sont intégrées dans le plan financier qui démontre un bilan positif lors de la réalisation du premier cycle.
PRINCIPES STRUCTURELS ET STATIQUES
Réalisée sur la base de fondations en bois, et sans noyaux verticaux rigides, la statique du bâtiment est assurée par les deux principes suivants :
Une reprise des charges verticales garanties par la superposition des parois BLC des modules.
Une reprise des charges horizontales garantie par l’assemblage des cadre rigides en mélèze massif des façades.
La robustesse des modules, composés de panneaux BLC, participe à la résistance au feu, et garanti un haut rendement lors du démontage et remontage. L’assemblage des modules se fait par des goupilles boulonnées ce qui exclut toute intervention altérant les finition intérieures ou extérieures lors du démontage.
LE RECYCLAGE COMME ESSENCE DU PROJET
Partant d’un postulat positif, qui considère que l’accueil de réfugiés devrait être temporaire, la mise en œuvre du projet intègre les principes de recyclage à toutes les échelles.
La modularité des appartements et leur compartimentage qui répond aux exigences acoustiques et de sécurité incen- die, permet d’autres usages d’habitation, tels que de l’hôtellerie ou le logement d’étudiants par exemple.
La préfabrication et la livraison des modules finis, est déterminant sur la programmation du chantier. Cette organisation, qui prévoit trois chantiers parallèles (fondations / préfabrication des modules / assemblage et finition) permet la réalisation du projet dans un délai court. La recherche d’un caractère qui exprime la structure en bois affirme une esthétique rationaliste comme essence du projet.
Au terme de ce projet, nous avons réalisé que le chemin critique est plus déterminé par la production des modules que par le temps d’assemblage. Le temps de réalisation des fondations, dans un sol humide et lors d’une saison difficile, a un point important sur le planning global du chantier.
acau architecture
Architecte | acau architecture |
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Lieu | Genève |
Réalisation | 2018 - 2019 |
Volume | 25‘760 m3 |
Surface | 7’070 m2 |
Photo | © Enric Rovira, Marcel Kultscher |